Cathédrale Notre-Dame de Paris et Château de Shuri-jô
Reconstruire et Restaurer Leur Valeur Culturelle, Au-delà des Incendies de 2019
Chateaubriand, rêveries © Google
Dessin de Victor Hugo © Google
« Notre-Dame de Paris », roman de Victor Hugo (coll. part)
« Notre-Dame de Paris » Claude Frollo (coll. part)
« Notre-Dame de Paris » Esméralda (coll. part)
Benjamin Mouton
Le mouvement Romantique
Le romantisme naît en Angleterre et en Allemagne au XVIIIe siècle et se développe en France sous la Restauration (1814-1830). Répudiant la régularité classique et le rationalisme philosophique des « Lumières » (courant intellectuel du XVIIe siècle), il est dans la manière de sentir, dans l’intimité, la spiritualité, les couleurs et l’aspiration vers l’infini. Il renouvelle l’art littéraire, renouveau du penseur et de l’homme face au monde, en incorporant l’histoire à la littérature, en renouant avec les racines médiévales, « cet art magnifique que les Académies ont tué. Il décrit un monde peuplé de ruines sombres et inquiétantes, celui des romans gothiques ». François-René de Chateaubriand, Charles de Montalembert en sont les premiers inspirateurs…
Notre-Dame de Paris
En 1831, Victor Hugo publie « Notre-Dame de Paris ». Au travers du roman, la description de la cathédrale est une puissante plaidoirie : « Peu de plus belles pages architecturales que cette façade », « tout se tient dans cet art venu de lui-même, logique et bien proportionné… ». Refusant des canons de l’art classique et froid, issu de l’Antiquité grecque et romaine, il s’agit d’un art qui exprime l’humanité de l’ouvrier et de la société tout entière qui l’accompagne « Vaste symphonie en pierre ; œuvre colossale d’un homme et d’un peuple tout ensemble… produit prodigieux de la cotisation de toutes les forces d’une époque, où, sur chaque pierre on voit saillir en cent façons la fantaisie de l’ouvrier discipliné par le génie de l’artiste… ».
C’est un énorme succès populaire, qui, par une description éloquente de la cathédrale et du vieux Paris, entraîne l’éveil d’une conscience pour les monuments du Moyen-Age, et leur ancrage dans la société : l’architecture gothique devient l’architecture nationale.
Les Monuments Historiques
Déjà, à la Révolution, le « vandalisme » contre les monuments avait provoqué une réaction populaire en faveur de leur conservation, mais sans susciter la conscience de leur signification profonde.
« Mesurer l’orteil, c’est mesurer le géant » : Victor Hugo révèle alors ce que les générations d’aujourd’hui reçoivent en héritage du génie et de la modestie des bâtisseurs des cathédrales ; leur mise à l’honneur flatte les vivants, et devient un argument de fierté, de solidarité nationale.
« Le moment est venu où…. il faut qu’un cri universel appelle enfin la nouvelle France au secours de l’ancienne. Tous les genres de profanation, de dégradation et de ruine menacent à la fois le peu qui nous reste de ces admirables monuments du Moyen Age, où s’est imprimé la vieille gloire nationale, auxquels s’attachent à la fois la mémoire des rois et la tradition du peuple » (Victor Hugo, Guerre aux démolisseurs, 1834).
Le patrimoine devient politiquement utile. Le Service des Monuments Historiques est créé en 1830 ; le premier Inspecteur Général des Monuments Historiques (Ludovic Vitet suivi de Prosper Mérimée), est assisté en 1837 de la Commission des Monuments Historiques qui étudie les projets de travaux, nomme les architectes, et apporte une aide financière.
C’est ce service qui est aujourd’hui responsable au nom de l’intérêt public de la conservation du Patrimoine en France.
« Notre-Dame de Paris » Quasimodo défendant la cathédrale (coll. part)
« Notre-Dame de Paris » Attaque des truands (coll. part)
Prosper Mérimée, Inspecteur Général des Monuments Historiques © Google